Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 16:38

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

LA PHOTOGRAPHIE OFFICIELLE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE : Obligation Protocolaire ou tradition républicaine ?

 

 

 

A quelle date parvient la photographie officielle en mairie ?

 

En principe, le portrait du nouveau Président de la République est disponible à partir du 15 juin. Il est diffusé aux mairies par les services de la préfecture.

 

Est-il obligatoire d’accrocher le portrait du Président de la République ?

 

Non, un débat a eu lieu à ce sujet au mois de mai 2009 à l’Assemblée nationale. Le 14 juillet de la même année le Journal officiel a publié une réponse  du Ministre de l’Intérieur, qui spécifie qu’aucun texte législatif ou réglementaire n’impose ni cet affichage ni, d’ailleurs, la présence des symboles républicains (dont le drapeau national), le buste de Marianne et la devise de la République dans les bâtiments publics.

 

Il est vrai que la tradition républicaine d’accrocher la photo du Président de la République est presque unanimement respectée.

 

A chaque élection présidentielle quelques conseils municipaux croient néanmoins bon de bouder le portrait du nouveau Président de la République pour des raisons politiciennes.

 

A-t-on le droit d’afficher les portraits des anciens Présidents ?      

 

C’est assez souvent le cas dans l’escalier d’honneur. L’usage veut que l’on procède du plus ancien en bas aux plus récents en haut, la photo du Président actuel en majesté dans la salle d’honneur.

 

Une décision du tribunal administratif de Caen, en date du 26 octobre 2010, a ordonné le décrochage du portrait de Philippe Pétain dans toute galerie de portraits présidentiels.

 

Certaines communes se sont donné la liberté d’accrocher en sus les portraits de grands hommes qui n’ont pas exercé le mandat présidentiel comme Jean Jaurès.

 

Qui supporte les frais d’accrochage ?   

 

Il revient  à la commune de faire encadrer le nouveau portrait. L’ancien cadre convient rarement, les photos officielles n’étant pas toujours du même format.

 

A quand remonte la tradition ?

 

A la Seconde République.

 

Au-delà de la République, il faut aller chercher l’origine de ces portraits dans la représentation de nos monarques. Le prototype en est le portrait de Louis XIV  par Rigaud. Ce tableau ne fait pas seulement figurer le monarque mais aussi les symboles du pouvoir : la main de justice (le droit de grâce), l’épée (la puissance militaire), la couronne (le pouvoir civil), le sceptre (le commandement), le manteau bleu (le pouvoir spirituel), la fleur de lys (l’emblème des Capétiens), le collier du Saint-Esprit (la protection des ordres  de chevalerie), l’alliance (l’union du roi et de son royaume).

 

A la fin du 17ème siècle, quand la santé du Roi l’empêche de se déplacer en province, s’instaure sur tout le territoire national la vogue des places royales dont le centre est occupé par une statue équestre du monarque. Ainsi est assurée partout  la présence symbolique et constante du pouvoir royal. Là est la vraie origine du portrait officiel du chef de l’Etat. 

 

Les portraits des Présidents de la Cinquième République ont-ils marqué une évolution par rapport aux portraits antérieurs ?

 

Oui. A partir de 1958, le général De Gaulle étant le Président, on a f      ait appel à de grands photographes portraitistes.

 

Le photographe choisi par De Gaulle fut Jean-Marie Marcel, compagnon de route historique des gaullistes et proche de François Mauriac. La bibliothèque de l’Elysée sert de cadre à la mise en scène qui sera adoptée, trait pour trait, par son successeur Georges Pompidou, photographié par François Pages, reporter à Paris-Match.

 

Valéry Giscard d’Estaing, sous l’objectif de Jacques-Henri Lartigue, alors plus connu à l’étranger qu’en France, pose devant un drapeau français en mouvement et regarde les Français droit dans les yeux, un léger sourire de connivence aux lèvres.

 

François Mitterrand réintègre la bibliothèque de l’Elysée dans la position assise : il prend la pose du lecteur, Montaigne entre les mains. L’artiste est l’immense portraitiste littéraire Gisèle Freund.

 

Jacques Chirac fait appel à Bettina Rheims dont la carrière, souvent consacrée à des nus érotiques, ne semblait guère en devoir faire une portraitiste présidentielle ! La photographie, devant le palais de l’Elysée, est effectuée en plein air et reprend, dans le lointain, le symbole du drapeau national.

 

La photographie officielle de Nicolas Sarkozy par Nicolas Warrin, photographe « people », longtemps lié à la Star Academy, est paradoxalement revenue au classicisme en présentant un Président debout dans la bibliothèque qui a servi de cadre aux portraits de Charles De Gaulle et de Georges Pompidou.  

 

La symbolique a-t-elle  changé depuis 1958 ?

 

Les deux premiers Présidents ont posé en habit, parés de la grand-croix de l’ordre de la Légion d’honneur et du collier de grand-maître de l’ordre. La République est donc symbolisée par la Légion d’honneur. Avec Valéry Giscard d’Estaing apparait le costume civil. Désormais la République est représentée par le drapeau national qui, avec Nicolas Sarkozy,  est accompagné du drapeau européen.

 

Le cadre de la bibliothèque fait évidemment référence au patrimoine intellectuel de la nation. François Mitterrand donne vie à la culture en se saisissant d’un livre : on sait qu’il a toujours mis les « forces de l’esprit » au premier plan de sa philosophie.

 

 

Qui a photographié François Hollande ?

 

Raymond Depardon, qui était le candidat favori, a été choisi par le nouveau Président. Ainsi a été  rendu hommage à l’un des photographes les plus sûrs de la profession.

 

Depardon dont le nom s’est révélé à l’opinion publique par sa couverture de l’affaire Claustre en 1975 est d’abord un maître de la lumière et de la composition. Il connaît parfaitement bien le personnel politique pour avoir suivi les campagnes de Nixon et de Giscard d’Estaing.

 

Quand on lui demande comment réussir la photo d’un homme politique, il conseille de fixer son attention sur un élément de décor afin de l’éloigner de la politique : le rendre humain, trouver la meilleure lumière, lui faire oublier la pression du temps. Grand reporter, Raymond Depardon est attaché à l’humain, répète à l’envi : « Ne fais pas la fine bouche.» Un enfant qui traverse une rue, un soldat qui se douche, un chauffeur de taxi qui râle en dit autant, sans doute plus, qu’un cortège officiel !

 

 

 

 

© Marie-France Lecherbonnier 

Partager cet article
Repost0
11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 09:18

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

DE NICOLAS SARKOZY A FRANCOIS HOLLANDE, LA PASSATION DES POUVOIRS ET LE CEREMONIAL DE L’INVESTITURE PRESIDENTIELLE : le dernier rituel monarchique de la République ?

 

 

      Loin de moi la volonté d’envisager la Journée d’Investiture du Président François Hollande sous l’angle d’un sacre ! Les valeurs de la République se sont substituées aux principes de la monarchie héréditaire et ce serait une grave erreur de risquer l’amalgame. Hier s’imposaient au nouveau roi les lois fondamentales du royaume, aujourd’hui c’est la Constitution qui s’impose à tous.

 

      La République française a d’ailleurs exclu l’équivoque en n’intégrant aucun serment dans le cérémonial d’investiture contrairement à de nombreuses autres démocraties qui font appel au support de la Bible. Laïque, la République ignore le sacré lié à la religiosité. Cela ne la conduit pas pour autant à désacraliser la fonction. La Journée de l’Investiture intègre des moments solennels, notamment l’hommage à la patrie rendu  à l’Arc de Triomphe, qui ne laisse aucun doute à ce sujet. Les visites à des sites symboliques de la Résistance et de la Déportation soulignent l’immersion du nouveau Président dans l’histoire héroïque du pays. Inoubliable, la descente de François Mitterrand aux caveaux du Panthéon où dorment les mânes de la République !     

 

      Cette mise au point faite, il ne reste pas moins de nombreux symboles puisés dans la tradition monarchique.

 

      Il y a d’abord les 21 coups de canon tirés aux Invalides, réplique des 101 coups de canon qui marquaient l’avènement du nouveau monarque à la mort de son prédécesseur. Le nombre fut ramené à 21 lors de l’élection de Charles De Gaulle en 1959. D’où vient ce nombre de 21 ? Certains y voient mémoire d’une symbolique judéo-chrétienne, d’autres le souvenir du salut naval : 3 salves de 7 coups. Le tir ne fut pas effectué lors des réélections de François Mitterrand en 1988 et de Jacques Chirac en 2002.  

 

       N’est pas indifférent le rituel lié au grand collier de Grand maître de l’ordre de la Légion d’Honneur (composé de seize anneaux en or massif). Lors de son sacre, le nouveau roi prenait l’engagement solennel de protéger les grands Ordres (l’ordre de Saint-Michel, l’ordre du Saint-Esprit, l’ordre de Saint-Louis). L’élévation du Président au titre de grand maître de la Légion d’Honneur est d’évidence la version moderne de cette tradition. Le grand chancelier de la Légion d’honneur prononce à cette occasion la formule rituelle : « Monsieur le Président de la République, nous vous reconnaissons comme Grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur. » 

 

      Le cérémonial de l’Investiture s’effectue en présence des hauts dignitaires des corps constitués. Le roi de

France était également intronisé en présence des Grands. Ce n’était pas l’objet de simples mondanités. De fait l’adhésion des seigneurs les plus importants du royaume ainsi que des représentants des Parlements était requise. D’où leur nécessaire présence au sacre.

 

      Au début du 15ème siècle  s’impose de façon définitive la monarchie héréditaire dont le symbole, resté dans toutes les mémoires, est le fameux « Le roi est mort. Vive le roi ! » qui introduit l’idée d’une succession de droit. Mais il ne faut pas oublier que pendant des siècles la monarchie fut élective et, en grande partie, fondée sur l’alternance des Robertiens et des Carolingiens.  

 

     Le roi élu ou héréditaire n’avait pas tous les pouvoirs. Loin s’en faut. Ses devoirs excédaient de beaucoup ses droits. Notamment il devait assumer l’inaliénabilité du territoire. Le Président moderne assume cette responsabilité en devenant le chef des armées. Un symbole puissant : la transmission à huis clos des codes nucléaires de l’ancien au nouveau chef de l’Etat.

 

    Sous le poids de si lourdes responsabilités, d’un tel fardeau historique, le Président est-il voué à rester un homme normal ?

 

    Le droit de grâce lié à la  fonction apporte la réponse. Le roi recevait la main de justice en même temps que la couronne et le sceptre. L’article 17 de la Constitution préserve le droit de grâce individuel qui donne le pouvoir d’amnistie au Président de la République.   

 

    S’il n’est plus, comme le roi,  le thaumaturge des écrouelles, il est néanmoins celui dont le peuple attend des miracles !             

Partager cet article
Repost0
7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 14:33

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

 

LE PROTOCOLE EXIGE-T-IL QUE LE PRESIDENT FRANCOIS HOLLANDE SE MARIE ? Que disent les institutions, l’histoire et l’usage à ce sujet ?

 

 

 

 

       A la question d’une journaliste sur sa compatibilité avec le protocole élyséen , Valérie Trierweiler  a répondu : « Je me plierai au protocole. » Cette acceptation tacite de son statut de « Première Dame » ira-t-elle jusqu’à celle de son mariage avec François Hollande ? Le Président de la République a raison de mentionner que ce choix relève de sa vie privée. Il n’empêche pour autant que l’on est en droit d’examiner la question sous l’angle institutionnel du protocole. En effet la présence de sa compagne à ses côtés tant à Tulle qu’à la Bastille, le 6 mai, souligne bien la volonté du nouveau chef de l’Etat : sa compagne ne restera pas dans l’ombre.

 

      Avant d’aller plus loin félicitons-nous d’un changement dans les mœurs privées de nos présidents. Aux trois volages qui ont conduit la France de 1974 à 2002 (38 ans !) ont succédé deux hommes amoureux de la femme qui les accompagne au quotidien. Qu’il s’agisse ou non de familles recomposées, qu’importe ! On peut trouver assez rassurant que dans leur environnement intime nos Présidents de la République trouvent affection et soutien.

 

    Le fait d’être marié est-il si important que cela ?

 

    A ma connaissance il n’y a qu’un texte qui fasse mention de « l’épouse du Président de la République. » Il s’agit de l’article A40(M) du Code de procédure pénale qui admet cette personne dans la liste (complémentaire) de celles à qui des prisonniers peuvent écrire sans que leurs lettres soient lues par un tiers. Sinon, il faut se référer à la loi commune qui ne reconnaît aucun statut aux conjoints des élus ou représentants de  l’Etat. Le décret sur les préséances de 1989 ne leur accorde aucune prérogative et il est bien entendu exclu que le conjoint d’un élu ou d’un représentant de l’Etat le «remplace » lors d’une cérémonie officielle. (« Les rangs et les préséances ne se délèguent pas », décret  n°89-655, section 3, art. 13). Des aménagements on tété trouvés lors de célébrations ou de commémorations publiques : en principe on édifie des tribunes spéciales pour les épouses et les personnalités.

 

    Il y a confusion entre les règles protocolaires ci-dessus énoncées et les règles d’usage mondain qui font que, notamment à table, les conjoints aient le même rang que leurs époux. Ce principe qui obéit plus au savoir-vivre qu’au protocole s’applique aux réceptions officielles. Il ne peut guère en être autrement. En effet dans nombre de monarchies les membres de la famille royale figurent dans les tout premiers rangs des préséances officielles. On voit mal un de nos Présidents reléguer en bout de table son épouse alors qu’un hôte royal sera accompagné de la sienne à la table d’honneur.

 

    Et si le Président n’est pas marié ? Rappelons pour l’anecdote les précédents : Louis Napoléon Bonaparte n’a pas encore épousé Eugénie de Montijo lorsqu’il accède à la présidence de la République en 1848 et il ne l’épousera que devenu empereur ; Gaston Doumergue ne se mariera que 12 jours  avant de quitter l’Elysée en 1931.

 

   Rien n’oblige quelqu’un en France à se marier. Le terme de «compagne » est d’ailleurs intéressant. En dehors de ses résonances bibliques (« celle qui partage l’idéal, les épreuves, la vie d’un homme »), il rappelle quelques grands principes fondateurs du socialisme. Ainsi en est-il de l’union libre soutenue avec force par Léon Blum. On ne peut oublier que François Hollande et Ségolène Royal ne jugèrent guère opportun de se marier en dépit de leur descendance commune.

 

  L’apport qu’on attend de la compagne du nouveau Président de la République réside surtout dans le progrès des mentalités qu’elle peut provoquer. On a vu plusieurs épouses d’hommes politiques de premier plan abandonner leur carrière au profit de leur mari ou de leur compagnon. C’est cela qui est profondément choquant dans un pays qui se veut le paradis de l’égalité et le pilote de la parité.

 

  Profitons de cette réflexion pour porter nos regards hors de l’Hexagone. Que ne dirions-nous si notre chef d’Etat était une dame mariée à une autre dame ? Imagination ? Non, c’est le cas en Islande dont la première ministre est mariée avec une femme. Cas particulièrement intéressant pour qui s’intéresse au protocole. Lors d’un déplacement récent à l’étranger, l’épouse de la première ministre a été humiliée. Comment a réagi l’opinion publique internationale ? En faveur de l’insultée.                

 

Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 12:07

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

COMMENT REDIGER VOS FAIRE-PART ? Les règles traditionnelles et les tendances actuelles. Tous les événements majeurs de la vie privée, de la naissance au décès, font l’objet de faire-part. Leur présentation et  leur rédaction répondent à des normes mais les nouveautés abondent.

 

 

                           1.   TRADITIONS ET TENDANCES

                              

Quelles sont les règles traditionnelles ?

 

      Le mot faire-part n’apparaît qu’en 1830. Avant on appelait les annonces de naissance, de mariage ou de décès des billets ou des lettres de faire-part. Les lettre de décès remontent au moins jusqu’au 17ème siècle. Elles étaient souvent ornées de vignettes et d’un grand V signifiant : « Vous êtes  priés d’assister ». Les illustrations montraient souvent des ossements ou des larmes.

 

     Les faire-part de naissance s’envoyaient à tout le monde alors que les faire-part de mariage s’envoyaient après la cérémonie aux seules personnes qui n’avaient pas reçu d’invitation.

    

      La présentation contemporaine du faire-part se fixe dans la seconde partie du 19ème siècle. Les illustrations macabres disparaissent des lettres de décès et les autres faire-part prennent un aspect sobre et élégant.

 

       Si vous souhaitez  vous conformer aux règles léguées par la tradition, vous trouverez  ci-dessous les principes de rédaction à respecter sans faute.

 

       En revanche si vous voulez innover ou personnaliser vos faire-part, vous pouvez vous inspirer des tendances actuelles. 

 

Quelles sont les tendances actuelles ?

 

       Le faire-part oriental connaît un grand essor. De quoi s’agit-il ?

 

       Le but est de transformer le faire-part en un souvenir précieux que les invités garderont. D’où un soin particulier apporté à l’objet, à sa présentation, à son emballage et aux illustrations choisies.

 

         L’objet.   Ce n’est pas obligatoirement un carton glissé dans une enveloppe de qualité. Très souvent est choisi le parchemin en rouleau glissé dans un étui. Le faire-part se déroule, retenu à chaque extrémité par une baguette.

 

        La matière. On choisit souvent un papier métallisé ou gaufré  où peuvent être portées des impressions diverses (au fer ou au pochoir).

 

         La forme.  La forme rectangulaire reste dominante dans la version japonaise qui porte surtout son effort sur l’ornementation de l’enveloppe (motif au cerisier ou à la source). La découpe préférée des faire-part arabe est la porte du palais qui s’ouvre en triptyque (13cm x 13cm). De nombreux autres motifs sont offerts selon la civilisation : juive, arabe, hindoue, chinoise.

 

        La calligraphie.  Même lorsque les faire-part sont écrits dans une langue européenne, les noms, pour un mariage, sont souvent calligraphiés par un artiste issu de la même culture qu’eux.

 

         Les illustrations. Elles  sont nombreuses, décoratives et toujours issues  de la culture traditionnelle du nouveau-né ou des mariés. Les motifs floraux et architecturaux dominent. Parfois sont représentés les nouveaux époux. 

 

         L’emballage.  Il est extrêmement soigné et toujours harmonisé au carton ou au parchemin. Les couleurs choisies sont en rapport avec celles qui symbolisent le mariage dans la culture choisie, par exemple le rouge pour les bouddhistes.

 

        En dehors du faire-part oriental sont apparues des présentations liées à la vie contemporaine. L’humour inspire souvent ces faire-part d’un nouveau type. Il en ainsi du plus prisé d’entre eux qui a la forme et l’aspect d’une bille d’avion.

 

       Autre nouveauté : le faire-part de pacs gay qui puise souvent dans l’iconographie contemporaine, comme la BD.

 

       Toutes ces tendances marquent la volonté de prendre en compte la diversité de la société. D’un certain point de vue elles renouent avec les habitudes d’antan qui ont été interrompues à la fin du 19ème siècle.          

 

 

                                    2.  LES GRANDS CLASSIQUES

 

Le faire-part de naissance

 

Les faire-part sont envoyés aux parents et aux amis dans la semaine de la naissance. La sobriété est de rigueur (carton blanc). Les cartons de naissance fantaisie ont une certaine vogue mais ne sont pas du meilleur goût.

Sur le carton figurent le prénom  et la date de naissance de l’enfant. On pourra mentionner l’adresse des parents et y joindre un numéro de téléphone.

Les naissances s’annoncent égale­ment par insertion de presse. Les parents peuvent joindre leurs enfants à eux pour annoncer la naissance du petit dernier. Il arrive que ce soient les grands-parents qui annoncent l’événement. D’autres formules sont également possibles : ainsi est-ce parfois les frères et sœurs qui annoncent la venue au monde du nouveau-né.

On répond aux faire-part de nais­sance par une carte de visite rédigée, en général, à la troisième personne. Une lettre de félicitations sera toutefois davantage appréciée. Une adoption s’annonce également par faire-part si on le souhaite.

 

Le faire-part de fiançailles

 

Les fiançailles s’annoncent par une insertion dans la presse. Il revient aux parents de faire cette annonce. Si ceux-ci ne sont plus de ce monde, ce soin reviendra à leur famille proche.

Juste après les fiançailles, chacune des deux familles envoie une carte à ses relations et amis.

Si les fiançailles donnent lieu à une réception ouverte à d’autres per­sonnes que la famille, il sera envoyé un carton d’invitation .

On répond aux faire-part de fian­çailles par une lettre ou une carte de félicitations.

 

Le faire-part de mariage

 

Envoyé un mois avant la cérémonie, le faire-part de mariage doit-être particulièrement détaillé. La préséance veut que les grands-parents, paternels puis maternels, soient cités en tête du faire-part.

Si les parents sont divorcés, ils annoncent seuls même s’ils sont remariés. Cependant, il peut y avoir accord pour que beau-père et belle-mère soient inscrits dans l’annonce. Si l’un des deux est décédé, seul le vivant annonce, avec ou sans indication de son nouveau conjoint.

Titres, distinctions et décorations françaises figurent sur les faire-part. On indique le nom du prêtre officiant s’il appartient à la famille ou en est proche.

Les faire-part se composent de deux feuillets pliés, format 15x20cm (vélin ou bristol blanc, parfois pastel), que l’on glissera l’un dans l’autre pour les envoyer par la poste. Le feuillet de la famille connue par le destinataire est placé sur le dessus. Le grand chic veut que l’on grave le texte en caractères à l’anglaise. Toutefois, les cartons imprimés se sont répandus dans tous les milieux de même que l’on se contente généralement d’un seul feuillet plié en deux, chaque famille se réservant un volet. Est joint aux faire-part un petit carton imprimé ou gravé indiquant le lieu et l’heure de la réception. Ce carton ne comporte qu’une phrase : l’invitation est faite par la mère de la mariée. Le nom des deux mères figure lorsque les frais de la réception sont partagés. Au dos faire figurer un plan si nécessaire et ajouter le cas échéant des adresses d’hôtel sur papier libre.

Les faire-part s’envoient après le mariage dans le cas de cérémonies volontairement réduites au cercle des intimes.

Autant les faire-part doivent être détaillés, autant les communiqués dans la presse resteront sobres. Ces communiqués ne peuvent remplacer le faire-part. Ils ont pour but de faire connaître l’événement aux relations plus lointaines.

On répond aux faire-part de mariage par une lettre ou une carte de félicitations à la famille que l’on connaît, aux deux si l’on connaît l’une et l’autre. On s’excuse par écrit si l’on ne peut assister à la cérémonie ou à la réception.

 

 

Le faire-part de décès

 

Le décès d’un parent est annoncé par sa famille qui envoie un faire-part aux proches, aux amis et aux rela­tions, afin de les inviter au service funèbre.

Sur le faire-part figurent successivement les noms de l’époux survivant, du père et de la mère pour les célibataires, des enfants et petits- enfants, des frères, des sœurs avec leurs conjoints, des neveux et cousins, éventuellement d’une personne dévouée.

Les titres et décorations de la per­sonne décédée figurent sous son nom. On touchera des rela­tions plus éloignées par communiqué de presse.

Certaines familles ne font part qu’après la cérémonie. Et certaines font part sans inviter au service funèbre afin de rester dans la plus stricte intimité.

Dès réception d’un faire-part, il convient d’envoyer ses condoléances (lettre manuscrite ou carte de visite) au parent le plus proche ou à la

per­sonne de la famille que l’on connaît (modèle 19). La famille est tenue de remercier de ces condoléances, soit par réponse individuelle, soit par

in­sertion dans la presse.

 

Partager cet article
Repost0
1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 16:53

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

Le «Protocole allégé» de François Hollande : une réalité ou un rêve ? Que nous disent l’histoire et les institutions ? Quelles économies faire ?

 

 

     François Hollande est revenu à plusieurs reprises sur son désir d’alléger le Protocole. Mais, à chaque fois qu’il est poussé dans ses retranchements sur cette question, il temporise. Tout à la fois il réitère son désir de simplifier le train de vie de l’Etat et sa volonté de ne pas compromettre la sécurité des autorités publiques.

 

     Sous le terme de Protocole sont en fait réunies des réalités très différentes, d’où l’embarras légitime du candidat à la Présidence.

 

     On confond trop souvent trois champs tout à fait distincts : le service du Protocole, le Service de Protection des Hautes Personnalités, le train de vie de l’Elysée.

 

     Le service du Protocole est installé au Quai d’Orsay et a pour fonctions essentielles les relations avec les représentations diplomatiques et consulaires. Il organise aussi les réceptions, le cérémonial et les voyages officiels. Comme tous ses équivalents à travers le monde, son activité est régie par des conventions internationales qui fixent dans le moindre détail les relations entre Etats (Conventions de Vienne, 1961, 1963). Paris étant une des grandes capitales diplomatiques avec, hors les ambassades nationales et les consulats, les sièges de grandes organisations multilatérales comme l’OCDE ou l’UNESCO, le service du Protocole français n’est pas trop nombreux pour faire face à ses multiples obligations. Le nombre de fonctionnaires impliqués dans cette lourde gestion quotidienne, quarante personnes au total, n’a rien à voir avec l’antenne de l’Elysée réduite à cinq unités. Est-il nécessaire d’ajouter que l’on ne risque guère d’alléger ce dispositif indispensable ?

 

    Le Service de Protection des Hautes Personnalités (SPHP) a été créé en 1995 par Charles Pasqua qui, de fait, a rhabillé et restauré  l’ancien Service des Voyages Officiels et de la Sécurité des Hautes Personnalités mis en place en 1935 à la suite de l’assassinat du roi Alexandre 1er et  de Louis Barthou, à Marseille.   Près de huit cents fonctionnaires de police sont affectés à ce service qui, à plusieurs reprises, a été mis en cause par la presse. N’étaient guère visée la protection du chef de l’Etat dont on ne peut guère douter de la nécessité. N’oublions pas qu’à travers notre histoire les attentats contre les Présidents ont été nombreux et parfois, hélas !, couronnés de succès (Sadi Carnot, Paul Doumer). Le SPHP est critiqué du fait des soins qu’il accorde de façon discutable à d’anciens premiers ministres, d’anciens ministres de l’Intérieur et d’anciens candidats à la Présidence, qui bénéficient de gardes du corps sans que l’on puisse faire la preuve du danger qu’ils courent. On peut légitimement penser que les économies en la matière ne seront guère importantes : en effet l’effectif des policiers affectés à la protection du chef de l’Etat s’élève à trente.

 

   Le train de vie de l’Elysée semble donc le seul à pouvoir être « allégeable ». Mais dans quelle mesure ? Il est clair qu’on ne diminuera pas par deux le nombre de jardinier et de secrétaires. En revanche des mesures symboliques peuvent en effet être prises. Jacques Chirac l’avait fait avec doigté en réduisant par exemple les escortes ou en empruntant la voiture préfectorale lors de ses déplacements en province. Le budget de l’Etat ne s’en ressentit pas mais la mesure a paru juste. Autre excellente disposition prise par Jacques Chirac en 1995 : le Président de la République à son arrivée dans un département est désormais reçu par le maire de la ville qu’il visite en même temps que par le préfet alors qu’auparavant il était reçu par le seul préfet à la limite du département. Voici une vraie mesure démocratique qui adapte le protocole à la mentalité contemporaine. Sans nul doute y a-t-il encore beaucoup à faire en la matière. Le faste des déplacements de Nicolas Sarkozy a en effet paru souvent hors de proportions. Supprimer la garden-party de  l’Elysée, pourquoi pas ? A la condition toutefois de ne pas dépenser de la main gauche ce que la main droite a économisé…

 

    François Hollande, qui connaît bien l’histoire de notre pays, suivra peut-être, s’il est élu, l’exemple du président Doumergue (1924-1931), célibataire comme lui à son accès à l’Elysée. En effet le président Doumergue a su limiter les dépenses somptueuses de l’auguste demeure en faisant notamment disparaître l’équipage équestre qui lui était attaché. 

 

   Rien n’est pire pour un Président que de s’en prendre aux emblèmes de la République. Quelle mouche a piqué Valéry Giscard d’Estaing lorsqu’il a voulu changer le rythme de la Marseillaise ? Le niveau d’intervention du Président s’arrête précisément à la porte de la symbolique républicaine. L’initiative du même Valéry Giscard d’Estaing qui, le premier, se fait photographier en costume de ville pour la photo officielle, est bien reçue pour deux raisons : elle est mieux adaptée à l’air du temps et, comme elle n’a aucun caractère obligatoire d’affichage dans les mairies, elle ne contrevient à aucun symbole.

 

    Il est question que François Hollande prenne le train au lieu de l’avion pour ses déplacements en province. On peut douter que cette disposition provoque une avalanche d’économies. Mais c’est bien vu. Et cela ne fait que renouer avec une vieille tradition, celle de la micheline présidentielle qui transporta le Président de la République française, d’Albert Lebrun à Charles De Gaulle.            

 

    Intéressant à suivre aussi le nécessaire toilettage du décret de 1989 sur les préséances dans la République à la suite de la réforme annoncée des collectivités territoriales. C’est à la loupe qu’il faudra examiner les propositions présidentielles !

            

©  Marie-France Lecherbonnier

 

mflecherbonnier@hotmail.fr

Partager cet article
Repost0
22 avril 2012 7 22 /04 /avril /2012 18:06

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com 

 

L’HISTOIRE DE LA TABLE. Vous avez été nombreux à me demander un résumé de mon séminaire sur l’Histoire de la table que je donne  suite à l’inscription du repas gastronomique à la française dans la Liste représentative du patrimoine culturel de l’Humanité  (UNESCO, 2010). Voici donc comment, de la Renaissance à nos jours, la table française s’est affirmée comme modèle social et référence gastronomique.

 

     On sait que le mot table est issu de « tabula », un terme latin désignant une planche. Dès 1150 on parle de table pour désigner la surface plane en bois, posée elle-même sur des tréteaux, où l’on dépose des mets. La rusticité du support implique-t-elle celle des aliments et de leur service ?


La table de la Renaissance

     Sans doute le peuple doit-il se contenter d’une nourriture et d’un décor frustes. Ce n’est pas le cas de toute la société. Au Moyen Age les monastères ont établi des protocoles rigoureux qui serviront longtemps de référence à toutes les dispositions bien ordonnancées. Les illustrations de l’époque  nous montrent une ordonnance minutieuse des couverts sur la nappe blanche qui recouvre de longues tables rectangulaires.

   C’est bien entendu dans les cours que se construit l’art de la table. Les ducs de Bourgogne ont été à la pointe de la nouveauté. Cette cour  a mis au point l’étiquette royale dont s’inspireront les rois  de France à la Renaissance. Elle a aussi  laissé le souvenir de somptueuses réceptions dont la plus célèbre a été le Vœu du faisan (Lille, 17 février 1454…), festin au cours duquel Phlippe le Bon s’engagea à prendre la tête d’une nouvelle croisade pour délivrer Constantinople. La croisade n’eut jamais lieu mais la fête est restée jusqu’à nos jours dans les mémoires. Elle est considérée comme la matrice des banquets politiques qui n’ont cessé d’émailler la grande Histoire depuis lors.

   A cette époque sont déjà en place les objets de table les plus raffinés qui se perpétueront au cours des siècles : il en est ainsi de la nef et du cadenas où sont disposés le sel et les épices. Des surtouts apparaissent : ils deviendront  majestueux, parfois gigantesques, à partir du 17ème siècle. Le mobilier de service est déjà là : en témoigne l’existence de dressoirs conservés dans nos musées. Les archaïques tranchoirs laissent peu à peu place aux assiettes.

   Les manières de table sont alors moins rudimentaires qu’on veut bien le croire. Le succès considérable et durable du Traité d’Erasme sur  la civilité  (1530) montre combien on souhaite affiner son comportement de convive. A priori destiné à de jeunes gens, cet ouvrage servira largement à l’éducation des adultes.

    La Renaissance a compris qu’un homme puissant gouverne par la table. Dans ces siècles où le spectre de la famine réapparaissait périodiquement, il était considéré comme un vrai privilège de traiter luxueusement et sans compter ses hôtes. La figure de Gargantua incarne mieux que quiconque cette dimension mythique.


La table sous la monarchie absolue

    Les seigneurs aimaient à faire de leurs festins des spectacles. Louis XIV va plus loin en se donnant en spectacle. Le souper du roi s’effectue sous les yeux d’une Cour soumise et admirative. De temps à autre elle partage le festin royal. C’est la fameuse fête de l’Ile enchantée (7mai 1664) à Versailles où a été dressée une montagne de victuailles. Louis XIV s’inspire du fastueux Fouquet pour créer des événements festifs et gastronomiques dont le luxe, le gigantisme sera longtemps inégalé. La mort de Vatel symbolise l’euphorie gourmande du temps. 

    Versailles essaime son modèle dans toute l‘Europe. L’ordonnance de la table constitue l’une des bases de l’étiquette. Chemin faisant la table s’est enrichie d’une gamme impressionnante d’objets de luxe, porcelaine, cristallerie, argenterie, pour l’acquisition desquels les rois et les princes se ruinent au bénéfice de la France qui a su,  sous la houlette de Colbert, faire prospérer ses manufactures. L’exemple de la céramique est frappant. Aux importations de Chine a succédé la production nationale de faïences puis de porcelaines d’art. Les arts de la table fleuriront bientôt dans toute l’Europe occidentale, concurrence qui sera bénéfique à l’essor de superbes marques comme Sèvres, Meissen ou Capo di Monte. Les princes attirent à eux les meilleurs talents, ms artistes les plus inventifs en même temps que la technique progresse à grands pas.

     Les manières de table s’affinent et renforcent leurs exigences avec le développement des Lumières, société qui, sous la houlette de riches et éclairés mécènes, crée un art de vivre où  la conversation, le divertissement, la séduction ont la table pour terrain de jeu favori. Les peintres contemporains ont représenté  ces réceptions distinguées où, autour de  tables souvent rondes, l’on convie à des dîners fins les beaux esprits et les élégantes égéries voltairiennes.


La table de l’Empire

    Napoléon n’avait aucun goût pour la nourriture. La selle lui servait de table. En revanche, son génie politique lui dicte la nécessité de soigner ses hôtes avec magnificence et de couvrir la table impériale de services à la gloire de l’Empire, comme le majestueux service égyptien.

 Dans les territoires occupés ou conquis, ses ambassadeurs, ses maréchaux sont fermement invités à organiser des réceptions fastueuses sous l’œil de Talleyrand, grand amateur de fine gastronomie.  Il est le premier à accorder pareil prix à la qualité, à susciter l’apparition des grands chefs qui vont fixer les recettes de mets désormais immuables : le veau Marengo, la soupe d’Austerlitz, les noisettes d’agneau Rivoli, la matelote à la Kléber, le potage Cambacérès, le filet de caille à la Talleyrand, le potage à l’Impératrice, le brochet à la Masséna, le saumon à l’Impériale…

   Napoléon a ses maréchaux. Talleyrand a ses commensaux. A commencer par le premier grand chef de l’Histoire, Antonin Carême.  Grimod de la Reynière crée l’Almanach des Gastronomes, l‘ancêtre de tous les guides gastronomiques. Quant à Brillat-Savarin, il rédige son célèbre traité, la Physiologie du goût . Un de ses propos résume toute l’époque : « Les repas sont devenus un moyen de gouvernement, et le sort des peuples s’est dessiné dans un banquet…Il ne s’est jamais passé un grand événement qui n’ait été conçu, préparé et ordonné dans les festins. »


La  table au 19ème siècle

   En matière de table et de gastronomie, le pouvoir politique fraie toujours la piste que va suivre la société.  L’idéologie a peu à voir dans cette évolution. Le pouvoir sert de déclencheur. Un modèle se crée, les arts de la table évoluent, les ressources alimentaires se diversifient  (que l’on pense aux progrès d’acheminement de la marée), les habitudes de table s’affinent. Le 19ème siècle est un modèle du genre. Balzac le dit quand il déclare qu’un homme se juge à sa table. On ferait, on fait des folies pour s’offrir un service de qualité, on apprend à se tenir et à converser selon les règles édictées par la baronne Staffe, on s’initie à la grande cuisine. La mode de restaurants haut de gamme et des Cafés de luxe où l’on dépense des fortunes sans s’en rendre compte se répand comme une trainée de poudre. Les gens dont on parle, politiciens, journalistes, écrivains, sont les piliers de ces établissements de luxe. A la fin du siècle ils lanceront les brasseries alsaciennes qui supplanteront en partie les célèbres Cafés des Grands Boulevards.

    Louis-Philippe et sa petite famille reçoit sans éclat. Napoléon III et sa nombreuse cour danse, festoie, traite somptueusement son monde. Quant à la République renaissante, elle va littéralement dévorer. Les Expositions universelles fourniront le prétexte aux  banquets les plus gigantesques de toute l’histoire de France. Emile Loubet invitera plus de 22.000 maires dans les jardins des Tuileries le 22 septembre 1900.Cet événement marque le juste retour du peuple, des représentants du peuple à la table de la nation ! Quelle belle réplique au dineur solitaire, au roi Soleil !

    Les présidents de la Troisième République, aux pouvoirs réduits à la seule représentation, sauront habilement utiliser la table de l’Elysée pour s’imposer face aux puissances étrangères et dans l’opinion publique nationale. Ils tireront paradoxalement leur légitimité de la reconnaissance dont les honoreront  les têtes couronnées. Quand on feuillette l’album de la Troisième – et même celui de la Quatrième République – on est étonné de la place prise par les réceptions des rois et des empereurs.


La table de l’Elysée

     La table de l’Elysée ne régente plus le monde comme le faisait celle de Versailles. Mais elle reste symbole d’une excellence qui surpasse les goûts et les fantaisies des locataires du fameux palais. Les plus adroits d’entre eux ont su aider, soutenir les crûs et les spécialités régionales par le pouvoir d’une table qui reste la plus titrée dans l’univers du protocole.

    J’ai longuement développé l’histoire de la table et la gastronomie élyséenne dans mon livre sur le Protocole.  

 

 

Copyright   Marie-France Lecherbonnier   

Partager cet article
Repost0
14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:57

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

 

 

L’ART DE LA CONVERSATION. Comment intéresser et charmer ses interlocuteurs ? Voici un petit guide de la conversation bien utile dans la société ou pour un tête-à-tête. Un art où la forme importe autant que le fond ! 

 

De tous les échanges verbaux, la conversation est sans doute le plus subtil. Alors que l’entretien se veut utilitaire, la discussion logique, le débat contradictoire, la conversation intègre bien d’autres nuances, toutes liées à la qualité des relations humaines­. Qu’elle se pratique en tête-à-tête au restaurant, ou en groupe pendant une réception, elle ne requiert aucun rapport de forces (intellectuelles, psychologiques, morales), mais bien au contraire sollicite l’harmonie par le rapprochement des points de vue. Forgé par toute une succession de gé­nérations pour lesquelles la courtoisie était la première des politesses, l’art de la conversation obéit en effet à des préoccupations sociales.

 

Quels sujets aborder ?

 

Adoptons le point de vue de la maî­tresse de maison qui a invité dans son salon, autour de sa table, des convi­ves. Qu’attend-elle d’eux? Une par­ticipation agréable qui donnera du charme et de la chaleur à la réception.La conversation joue ici le rôle central. Par les sujets abordés, par le ton sur lequel ils seront traités, l’ambiance sera créée. Autrement dit, la conversation a un pouvoir d’intégration manifeste.

 

Pour que cette intégration ait lieu, il faut que tout le monde puisse s’intéresser au sujet abordé. On chassera donc les sujets spécialisés, les discussions d’affaires, les entretiens par sous-groupes. On évitera que des couples se replient sur eux-mêmes, que des amis fassent bande à part. La communication doit rester générale et la parole circuler librement de l’un à l’autre.

 

Dans ces conditions, les sujets abordés tendent il est vrai à la géné­ralité. Sont normalement exclues les questions pouvant prêter à la divi­sion, au conflit verbal. La recherche de l’entente étant l’idéal d’une récep­tion réussie, la contradiction apparaît comme une tache, la polémique comme une insulte. Bien entendu, il y a du subterfuge dans cette appa­rence de société parfaite. Mais comment ne pas y sacrifier sans re­mettre en cause l’harmonie de la soi­rée? Les hommes engagés, par exemple en politique, lorsqu’ils sont invités à une réception, savent eux- mêmes emprunter un ton, une atti­tude qui les dégagent de tout risque de débat. Ils ne sont plus alors des chefs de parti, des militants, ils se font hommes du monde, attachés à séduire. Et comme la gaieté constitue la première arme de séduction en ma­tière de conversation, ils ne se pri­vent pas d’en faire preuve.

 

Il est indispensable, quand on se rend à l’étranger, de se renseigner sur les sujets de conversation privilégiés ou proscrits. Les usages sont très différents d’une société à l’autre. Par  exemple, il est très mal vu de parler famille et relations privées en Amérique du Sud.  Autre part c’est la politique ou le travail qui sont bannis.

 

La conversation mondaine

 

On a parfois reproché à la conversa­tion son aspect mondain, sa frivolité. Dans le contexte spécifique d’une ré­ception, elle ne peut guère être d’une autre nature. Fou qui y exposerait ses soucis de santé et s’y lancerait dans des démonstrations didactiques ! La conversation polie ne prétend pas établir la vérité, argumenter de façon scientifique, elle s’épanouit dans le charme de l’à-peu-près et d’un hu­mour de bon aloi. En un mot, elle est l’ornement central et indispensable de la convivialité.

 

Contrairement à ce que l’on pense souvent, la personne dont la conver­sation charme le plus, n’est pas celle qui multiplie les jeux d’esprit et qui fait briller sa culture ou son intelli­gence. Elle est davantage celle qui saura valoriser ses interlocuteurs en s’intéressant à eux. Nul n’est plus dé­sagréable qu’un pédant de salon qui affiche ses connaissances, qu’un mondain qui énumère ses relations. Bien plus efficace est le comporte­ment de ceux qui font valoir l’esprit des autres, qui savent écouter leurs propos en les relançant intelligem­ment. L’art de la conversation re­vient souvent à l’art d’écouter!

 

La conversation à deux

 

Elle suit à peu près les mêmes conventions. Les sujets délicats ou conflictuels, qui peuvent froisser la susceptibilité des interlocuteurs, s’excluent. S’intéresser à l’autre, l’écouter, le comprendre, le ménager sur les points sensibles, le valoriser, autant d’attitudes de confort, autant de tactiques verbales induites par la stratégie bien comprise de la poli­tesse.

 

Le plus difficile dans une conversa­tion à deux est de corriger les erreurs flagrantes de son interlocuteur, de lui faire découvrir les lacunes de ses connaissances ou de son information. Dénoncer son ignorance sans précau­tions oratoires ressemble à un affront et aura nécessairement un effet né­gatif sur la relation ultérieure. Mieux vaut alors suggérer plutôt que dire, amener la personne qui se trompe à revoir son analyse ou sa position. Pour ce faire, l’usage d’un langage non verbal peut jouer un rôle : regard étonné, mouvement de la tête ou du menton.

 

 

 

                                         Petit guide de la conversation

 

Comportements à bannir : interrom­pre, contredire, accabler quelqu’un de questions, affirmer des idées péremptoires, prendre la mouche de­vant l’expression d’opinions op­posées aux siennes, interpréter abu­sivement des propos d’un inter­locuteur, citer des anecdotes sur la vie privée de personnes absentes, ra­conter ses exploits ou ceux de ses proches, famille ou amis.

Sujets dangereux : politique, reli­gion, morale privée.

Sujets malvenus : santé, argent, couple, famille, problèmes per­sonnels ou domestiques, vie intime.

Sujets classiques : expressions, voyages, spectacles, loisirs, travail.

Attitudes à adopter : participer à la conversation, relancer le débat, sa­voir écouter sans sourciller des opi­nions adverses, prendre avec humour tout incident qui ne prête pas à conséquence, faire preuve d’origina­lité sans tomber dans la provocation.

En cas d’accident, gaffe ou quipro­quo, c’est à la maîtresse de maison de réorienter les conversations.

Eviter de tomber dans des excès de flatterie, de familiarité, de pédan­tisme. En effet, ce sont là les trois catégories de fâcheux les plus re­jetées par la société. Les flatteurs las­sent en voulant être trop bien avec tout le monde, les familiers blessent en disant tout ce qui leur passe par la tête, les raseurs se rendent insup­portables en monopolisant la parole.

Le silence a sa place dans la conversation. Les passages de l’ange permettent de changer de sujet et, à la fin d’une réception, de prendre congé sans couper la parole à quelqu’un.

Les gestes, comme la parole, res­tent mesurés. Le vocabulaire et la syntaxe ne sont pas relâchés.

 Les termes grossiers, les clichés, les ex­clamations, l’argot ne sont pas de mise.

  User avec modération des his­toires drôles.

Partager cet article
Repost0
9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 16:58

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

SAVOIR-VIVRE ET PROTOCOLE : vos questions et mes réponses. Un chef d’Etat peut-il inviter le Pape à déjeuner ? De quelle main doit-on donner un cadeau ? Doit-on regarder dans les yeux la personne avec qui on trinque ? L’appellation « Mademoiselle » est-elle interdite ? Comment rédiger une lettre d’information ? Voici quelques-unes des questions que les abonnés du blog m’ont posées récemment.   

 

Un chef d’Etat peut-il déjeuner avec le Pape ?

Le Pape en déplacement à l’étranger ne déjeune qu’avec des religieux et ces déjeuners s’effectuent à la nonciature. Il ne déjeune pas seulement avec les cardinaux. Il partage aussi des repas avec  des religieuses et avec des fidèles. Ce fut le cas lors des JMPJ de Paris.

Un chef d’Etat en visite officielle au Vatican déjeune avec le Secrétaire d’Etat et non avec le Pape.

Il ne faut pas oublier que même s’il est considéré comme un Etat,  le Vatican ne jouit pas de la totalité des droits attribués aux autres Etats. Il est par exemple observateur permanent et non membre des Nations Unies. D’autre part le Saint-Siège n’est représenté que dans une cinquantaine de pays.


De quelle main doit-on donner un cadeau ?

Un cadeau se donne et se reçoit de la main droite en Occident. Dans de nombreux autres pays, par exemple le Japon, le cadeau se donne et se reçoit des deux mains. Quand on vous offre quelque chose à l’étranger, il faut faire très attention au geste lui-même. Un terrible impair peut être commis involontairement. Il est par exemple des  pays où la main gauche, considérée comme impure, ne peut toucher de l’argent ou de la nourriture.


Faut-il regarder dans les yeux une personne avec laquelle on trinque ? 

Oui, bien entendu ! En Occident le fait de trinquer s’assimile à un vœu, à un souhait. En principe on ne devrait pas utiliser le verbe « trinquer » de façon absolue. On trinque à la santé de quelqu’un, à ses amours, à  sa réussite. Autrement dit on lui souhaite succès dans ses entreprises. Donc on le regarde dans les yeux. En revanche en Asie où on trinque beaucoup tout au long du repas, trinquer à un autre sens. C’est un geste de politesse très codé de reconnaissance réciproque. Par exemple, en Chine, il est recommandé de trinquer, lors d’un déjeuner d’affaires avec ses égaux hiérarchiques.


L’appellation « Mademoiselle » est-elle désormais interdite ?

Les pouvoirs publics ont en  effet décidé de retirer le titre de Mademoiselle des documents administratifs. L’expérience montre qu’à chaque fois qu’un gouvernement se mêle de langue, le résultat est peu concluant. La réforme de l’orthographe par Michel Rocard et la féminisation des titres et fonctions par Laurent Fabius sont restées à peu près lettre morte.

L’argumentation selon laquelle il fallait s’aligner sur la décision que les Allemands ont prise en supprimant « Fraulein » est absurde. « Fraulein » et « Mademoiselle » n’ont jamais eu la même connotation. Fraulein est un aimable diminutif de « Frau » et a un sens plutôt péjoratif (petite jeune fille un peu niaise). En revanche «Mademoiselle » a un patrimoine exceptionnel : la demoiselle désignait sous l’Ancien régime une jeune fille noble ou une femme mariée de petite noblesse. A partir du 17ème siècle apparaît l’opposition Madame et Mademoiselle, femme mariée et femme non mariée.


Comment rédiger une lettre d’information (ou une Newsletter) ?

Les sites marchands proposent de nombreux modèles de présentation et toutes sortes de chartes graphiques. La devanture, c’est bien, mais que mettre dans la boutique ? C’est ce que vous me demandez en permanence.

Une lettre d’information doit strictement obéir aux codes de la presse.

Sa périodisation doit être régulière (hebdomadaire, bimensuelle, mensuelle).

Chaque livraison doit être datée et numérotée. 

La présentation de la lettre doit être identique d’un numéro à l’autre : mêmes rubriques, même style, même catégorie de renseignements dans chaque rubrique.

La lettre d’information fournit des faits et non des opinions (sauf si l’on prévoit un éditorial bien identifié comme tel). C’est le point fondamental pour fidéliser des lecteurs.

La Lettre d’information est objective, ne déforme pas la réalité, n’est pas marchande.

La part rédactionnelle est distincte de la parti « services »

La lettre d’information peut, sur Internet, être accompagnée d’un courriel circulaire qui attire l’attention sur tel ou tel point important. Un dossier important s’annonce toujours à part.

Il n’y a pas de longueur imposée. Tout dépend de l’ampleur des contenus à diffuser. Sur Internet, ne pas dépasser 50 KO sans en avertir les destinataires. Donc ne pas surcharger (graphisme, images, vidéos…)

 Chacun doit pouvoir s’abonner ou se désabonner facilement.

Le dialogue avec les lecteurs doit s’effecteur hors contenus éditoriaux.


Dit-on toujours « Mes devoirs, mon général » ?

        Bien que cette salutation soit attestée dans la plupart des ouvrages qui traitent de savoir-vivre, elle est utilisée avec circonspection et réserve  dans les milieux militaires. Cette désaffection semble remonter à l’époque du putsch des généraux à la fin de la guerre d’Algérie.

Marie-France Lecherbonnier      mflecherbonnier@hotmail.fr 

Partager cet article
Repost0
2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 14:39

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR POUR VOTRE MARIAGE : COMMENT REDIGER LE FAIRE-PART, CHOISIR LES ALLIANCES, PREPARER LA CEREMONIE CIVILE ET RELIGIEUSE, ORGANISER LA RECEPTION.   

 

Le faire-part

 

Envoyé un mois avant la cérémonie, le faire-part de mariage doit-être particulièrement détaillé. La préséance veut que les grands-parents soient cités en tête du faire-part.

Si les parents sont divorcés, ils annoncent seuls même s’ils sont remariés. Cependant, il peut y avoir accord pour que beau-père et belle-mère soient inscrits dans l’annonce. Si l’un des deux est décédé, seul le vivant annonce, avec ou sans indication de son nouveau conjoint.

Titres, distinctions et décorations françaises figurent sur les faire-part. On indique le nom du prêtre officiant s’il appartient à la famille ou en est proche.

Les faire-part se composent de deux feuillets pliés, format 15x20cm (velin ou bristol blanc, parfois pastel), que l’on glissera l’un dans l’autre pour les envoyer par la poste. Le feuillet de la famille connue par le destinataire est placé sur le dessus.

 Le grand chic veut que l’on grave le texte en caractères à l’anglaise. Toutefois, les cartons imprimés se sont répandus dans tous les milieux de même que l’on se contente généralement d’un seul feuillet plié en deux, chaque famille se réservant un volet.

 Est joint aux faire-part un petit carton imprimé ou gravé indiquant le lieu et l’heure de la réception. Ce carton ne comporte qu’une phrase : l’invitation est faite par la mère de la mariée. Le nom des deux mères figure lorsque les frais de la réception sont partagés.

Les faire-part s’envoient après le mariage dans le cas de cérémonies volontairement réduites au cercle des intimes.

Autant les faire-part doivent être détaillés, autant les communiqués dans la presse resteront sobres. Ces communiqués ne peuvent remplacer le faire-part. Ils ont pour but de faire connaître l’événement aux relations plus lointaines.

On répond aux faire-part de mariage par une lettre ou une carte de félicitations à la famille que l’on connaît, aux deux si l’on connaît l’une et l’autre. On s’excuse par écrit si l’on ne peut assister à la cérémonie ou à la réception.

 

 

Les alliances

 

Les bijoutiers proposent tout un choix d’alliances que les futurs époux iront choisir ensemble : larges ou fines, rondes ou lisses, en or ou en platine.

Elles sont souvent iden­tiques mais ce n’est pas obligatoire, les jeunes femmes aimant souvent que la leur soit sertie de diamants ou assortie à la bague de fiançailles.

Le futur mari fait l’acquisition des deux alliances et peut éventuellement faire graver à l’inté­rieur les initiales des époux et la date du mariage.

Il les remet au sacristain avant le début de la cérémonie reli­gieuse et le prêtre les bénira après avoir reçu le consentement des époux.

 Le jeune marié glisse l’alliance au doigt de sa femme qui pro­cède aussitôt après au même acte. Dans le Nord on les  porte à la main droite, dans le Sud à la main gauche.

 

La cérémonie civile

 

La cérémonie civile précède, le même jour ou plusieurs jours avant, la cérémonie religieuse. Elle a lieu à la mairie, célébrée par le maire qui unit légalement les époux.

Le maire décline les identités des conjoints, lit les articles du Code civil et après avoir reçu leur consentement, les dé­clare mari et femme.

 Pendant la cé­rémonie à laquelle assistent, en de­hors des époux, les deux témoins, les parents, les grands-parents ainsi que les frères et sœurs, les portes de la salle où se déroule le mariage doi­vent rester nécessairement ouvertes, sans quoi l’acte légal ne serait pas valide.

Les prétendants devront bien en­tendu ne pas être sous le coup des interdits légaux, c’est-à-dire déjà ma­riés sans que le précédent mariage ait été dissous par le divorce ou le veu­vage, ou proches parents (frère et sœur, oncle et nièce, tante et neveu, beau-frère et belle-sœur).

Plusieurs pièces auront été fournies à la mairie : extrait de naissance, cer­tificat prénuptial, justification de domicile, livret militaire du futur conjoint, noms et coordonnées des témoins pour la publication des bans.

 L’âge légal du mariage est de quinze ans pour les filles, et de dix-huit ans pour les garçons. La jeune fille mineure devra avoir ob­tenu le  consentement de ses parents.

 Les démarches administratives pré­cédant un mariage durent environ trois semaines. Le mariage peut être célébré dans l’une ou l’autre des lo­calités de domiciliation des futurs époux.

Une fois le mariage civil célébré, les conjoints sont officiellement liés. D’ailleurs un nombre accru de  Français ne sollicitent pas une consécration religieuse, et reçoivent les alliances des mains du maire qui se livre dans ces circonstances à un discours plus long et plus personnalisé. Malheu­reusement il est vrai que dans les grandes villes, les mariages civils se font souvent en groupe, ce qui retire à cette cérémonie quelque peu de son lustre.

Une enveloppe est remise à la fin du mariage civil pour les œuvres sociales ­ de la commune.

 

La cérémonie religieuse catholique

 

Aux interdits légaux, l’église catho­lique ajoute les siens : un divorcé ne peut se remarier religieusement si son premier conjoint est encore vi­vant.

Le mariage religieux a lieu en prin­cipe dans la paroisse de la mariée. La cérémonie proprement dite : toute l’assistance prend place à l’intérieur de l’église (le service d’honneur, les témoins, les parents, les invités). Le marié fait son entrée au bras de sa mère qui l’accompagne jusque dans le chœur. La mariée entre la dernière au bras droit de son père. Des enfants d’honneur  la précèdent parfois, deux d’entre eux la suivent et portent la traîne. La mariée tient à la main son bouquet (qu’elle pourra déposer à la fin de la cérémonie religieuse sur l’autel de la Vierge, à moins qu’elle ne choisisse de le lancer plus tard à ses demoi­selles d’honneur).

L’assemblée se lève à son entrée. Les futurs époux s’installent sur des fauteuils au bas de l’autel, l’homme à droite, la femme à gauche. L’officiant, après le rite d’accueil et la lecture de l’Évangile, s’adresse aux fiancés et les amène à l’échange de leur consentement et de leurs alliances qui ont été  bénies.

Si les époux l’ont désiré, une messe sera célébrée à la suite du sacrement. Une musique appropriée, souvent les marches nuptiales de Mendelssohn et de Wagner, retentit sous la voûte de la nef. Pendant toute la cérémonie, les témoins (deux par marié, qui ne sont pas obligatoirement les mêmes que pour le mariage civil) sont restés dans la proximité immédiate de l’au­tel.

Après la bénédiction, le prêtre fé­licite les mariés et les invite à venir signer dans la sacristie le registre de la paroisse. Un livret de mariage ca­tholique est remis aux conjoints.

Les félicitations de l’assistance se font à la sacristie ou dans l’église même, les mariés étant encadrés de leurs parents, les parents du marié à droite, ceux de la mariée à gauche. On peut remplacer les félicitations orales par un registre de signatures.

Le cortège se forme pour sortir de l’église, les mariés en tête, suivis des enfants d’honneur, la femme au bras gauche de son mari (sauf s’il est un militaire, auquel cas il lui présentera le bras droit). Der­rière les mariés, les parents, les bel­les-mères aux bras des beaux-pères. Sur le parvis, on jette parfois du riz en signe de porte-bonheur. Les mili­taires, voire d’autres professions, ont le droit à une haie d’honneur.

 

Les autres cérémonies religieuses

 

Pour les protestants, le mariage n’est pas un sacrement, ce qui n’em­pêche pas les futurs conjoints de faire bénir leur union par le pasteur au temple, d’où une très grande ressem­blance dans la forme avec le mariage catholique.

Les orthodoxes se marient dans un grand faste. Les fiançailles se célè­brent pendant la même cérémonie que le mariage qui est un sacrement comme pour les catholiques. Les jeunes mariés sont conduits dans le chœur par le prêtre et tiennent cha­cun un cierge allumé relié l’un à l’au­tre par un ruban. Après quoi ils sont couronnés et bénits. Ils font, trois fois, main dans la main, guidés par le pope, le tour du lutrin où sont dé­posés les évangiles.

Les juifs se marient à la synagogue en général le dimanche après-midi. La mariée est vêtue de blanc. La cé­rémonie s’accompagne de chants et de musique, présidée par le rabbin qui fait signer aux époux et à leurs témoins l’acte de mariage. Une fois que les fiancés se sont placés sous le dais nuptial, enveloppés dans le même châle de prière, le rabbin pro­nonce la bénédiction.

Les musulmans célèbrent le ma­riage en présence de l’imam à la mosquée ou au domicile de la fian­cée en présence de la famille, de té­moins et d’amis. Des versets du Co­ran sont lus. Une grande fête, d’où l’alcool est exclu, dure jusqu’au ma­tin.

Les bouddhistes peuvent échanger leur consentement réciproque hors de toute enceinte religieuse.

 

La réception

 

Plusieurs formules se font concur­rence, selon l’heure de la célébration, le nombre d’invités et le style du ma­riage :

 

Lunch debout de 17 h à 19 h.

Déjeuner familial puis buffet en fin d’après-midi.

Buffet dansant en soirée jusqu’à minuit.

Grand repas assis. Les mariés sont alors installés au centre encadrés de leurs témoins. À droite de la mariée sont assis, après son témoin, son beau-père et sa mère; à gauche du marié, après son témoin, sa mère et son beau-père. Les autres invités sont installés selon l’ordre traditionnel des préséances. (Si le repas est servi à plusieurs tables, à la première sont installés les mariés et leurs témoins. Les deux autres tables d’honneur sont présidées, l’une par le père du marié et la mère de la mariée, l’autre par le père de la mariée et la mère du marié.) Un toast pourra être pro­noncé au moment du dessert par une personnalité en l’honneur des mariés et de leurs familles. C’est aux pères des mariés de répondre.

Le gâteau de mariage sera découpé par les mariés qui en offriront une part à toutes les personnes présentes, per­sonnel compris.

À moins qu’il ne s’agisse d’une pièce de valeur, le voile de la mariée sera partagé par elle en rubans porte-bonheur distribués d’abord à ses amies célibataires, puis souvent aux autres invités. Si le repas se termine sur les danses, le bal est ouvert par la mariée et son père, ou, à défaut, par les mariés.

 

Marie-France Lecherbonnier

Partager cet article
Repost0
26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 18:43

Le Savoir-vivre et le Protocole vous intéressent ? Vous voulez en savoir plus ?  Consultez le site de notre Association  www.savoirvivreplus.com

 

 

 

 

Les présentations. Comment présenter une personne à une autre ? Comment se présenter soi-même. Un exercice délicat duquel peut dépendre la réussite d’une soirée, le succès d’une démarche, le résultat d’une candidature. 

 

Rien n’est plus désagréable que d’être mis en présence, au cours d’une réception, d’un dîner, d’une réunion, de personnes aux­quelles on n’a pas été présenté .Le dialogue  s’engage souvent mal, parfois pas du tout. L’embarras est dans l’air ainsi que le risque d’un quiproquo. Aussi revient-il au maître de maison ou à l’instigateur de la rencontre de présenter ses invités ou les participants.

 

L’art des présentations

 

La règle de présentation découle de celle des préséances. L’ordre dans le­quel on présente une personne à une autre est déterminé selon l’âge, le sexe, le rang : il faut présenter l’homme à la femme, la personne jeune à la personne âgée, l’inférieur au supérieur, le familier à l’inconnu, le compatriote à l’étranger.

 

Selon ce principe, lorsque les présen­tations concernent en même temps plusieurs personnes, ce qui arrive fréquemment au cours d’un cocktail ou lorsqu’on accueille des invités à une réception, il convient de présen­ter aux autres d’abord la personne la moins importante, puis de progresser jusqu’à la plus importante.

 

La formule de présentation est sim­ple : «Permettez-moi de vous pré­senter... » Suit le nom de la personne, précédé de Monsieur ou Madame s’il s’agit d’adultes, du prénom s’il s’agit de jeunes gens. Dans le contexte fa­milial ou intime, la présentation se fera à la première personne : «Ma­man, je te présente mon ami Jérôme X.»

 

En général les présentations se font debout. Toutefois, il arrive que les invités soient déjà installés, assis au salon, lorsque se présentent de nou­veaux arrivants. Chacun doit alors se lever, sauf les personnes âgées. Il est également admis que les femmes res­tent assises quand un homme leur est présenté. Une jeune fille se lève tou­jours sauf si la personne présentée est un jeune homme de son âge.

 

Présentation d’une jeune fille à un homme âgé. En théorie le sexe l’em­porte sur l’âge. Or, dans ce cas, ce sera la jeune fille qui sera présentée à l’homme âgé ou plus important.

 

 

 

Indépendamment de ces questions protocolaires, les présentations doi­vent être bien faites afin de donner aux interlocuteurs mis en présence le moyen de se connaître et d’engager un dialogue. Les présentations se font à voix intelligible. Pour faciliter le contact, on peut ajouter une précision sur la fonction ou la profession des per­sonnes présentées. Une touche ami­cale favorise souvent la relation : on exprime en quelques mots leur mé­rite particulier.

 

Sitôt présentées, les personnes se serrent la main, à l’ini­tiative de celle qui a la préséance (femme, personne la plus âgée ou la plus importante), en échangeant des formules de politesse. Aux formules classiques : «Mes hommages, Ma­dame », ou « Mes respects », « Bon­jour monsieur», «Bonjour Ma­dame», peut s’adjoindre une accroche plus personnelle : « On m’a souvent parlé de vous... » Il est mal venu de répliquer par un «Ravi», « Enchanté », « Très heureux ».

 

Comment se présenter soi-même

 

Il arrive que les présentations soient mal faites ou que l’on soit oublié. Il faut alors se présenter soi-même en donnant son nom et son prénom, sans jamais faire précéder celui-ci de Monsieur ou de Madame. Le bon usage interdisait naguère à une femme de pratiquer l’auto-présentation. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

 

Si pour une raison ou pour une autre, il paraît délicat d’aller se présenter soi-même à une personnalité, à une personne âgée ou à une femme, on demandera à un tiers connu des deux parties de servir d’intermédiaire.

 

L’auto-présentation est de pratique courante dans la vie professionnelle : embauche, réunion avec des parte­naires nouveaux, voyages d’affaires, colloques, séminaires, foires, exposi­tions.

Dans toutes ces occasions, on cherchera à donner une image posi­tive de soi. D’où l’importance d’ar­ticuler clairement son nom, de ne pas énoncer son état civil. Les nouveaux arrivants dans une entreprise sont présentés à leurs collègues et aux di­recteurs par leurs chefs de service qui déclinent leurs noms et fonctions. Si le nouvel arrivant n’a pas été pré­senté, il n’hésitera pas à le faire lui- même en se situant bien dans la hié­rarchie de l’entreprise.

 

Il y a des noms faciles à prononcer : noms dont les syllabes se distinguent facilement, noms répandus. Si l’on porte un tel nom, il est facile de se présenter sans avoir à articuler labo­rieusement.Quand on est affligé d’un nom complexe, ou quand on doit présen­ter quelqu’un dont le patronyme est également difficile à faire compren­dre aisément, on ne claironne pas pour autant, pas plus qu’on épelle. Afin de faciliter l’écoute, on pro­nonce sans vitesse excessive en arti­culant clairement les consonnes maî­tresses. Dans le monde profession­nel l’aide de la carte de visite a le grand avantage de favoriser la compréhension par le recours à l’or­thographe.

 

Les gaffes

 

 Écorcher un nom de famille, c’est d’une certaine façon manquer de respect envers la personne qui le porte. Si l’on n’est pas très sûr de soi, il ne faut pas hésiter à demander à la personne que l’on doit nommer de dire elle-même son nom.

 

La pire des gaffes est de présenter une personne à la place d’une autre. Très difficile de trouver une issue convenable…

 

 Les présentations qui demandent du doigté

 

Pour présenter deux femmes d’âge ou de rang identique, on dit d’une seule émission de voix : «Madame X, Madame Y ». S’il s’agit de personnes très susceptibles, on ajoutera avant le premier nom une indication amicale ou familière (mon amie, ma collègue) qui lui fera admettre d’avoir été nommée la première, se­lon le principe que l’on présente la personne que l’on connaît le plus à celle que l’on connaît le moins.

Présentation d’un couple à un au­tre couple. Les membres du couple le plus jeune ou le moins important seront présentés à l’autre, en respec­tant l’alternance. Donc jamais : Mon­sieur et Madame Martin, suivi de Monsieur et Madame Dupont, mais Monsieur Martin, Monsieur Dupont, Madame Martin, Madame Dupont.

Lors d’une rencontre fortuite dans la rue, les règles de présentation restent les mêmes : la personne accom­pagnée présente soit la personne ren­contrée, soit la personne qui l’accompagne selon leur importance respective.

L’usage des titres dans les présen­tations est relativement modéré en France, sauf dans les milieux offi­ciels ou fortement hiérarchisés, ar­mée, diplomatie, corps constitués, église, noblesse, et dans les profes­sions libérales où l’on s’appelle Maî­tre ou Docteur. En revanche, il est fort développé dans certains pays étrangers comme l’Italie. Le titre de Cavaliere et de Commandatore s’attribue à des notables décorés. De nombreux autres titres sont utlisés : Presidente, Ingegniere, Maestro, Proffessore, Eccelenza. De même qu’en Allemagne tout titulaire d’un doctorat se fait appeler docteur (Dottore en Italie, Doktor en Allemagne).

Une personnalité de haut rang (di­plomate, ecclésiastique, homme politique, artiste écrivain ou savant) n’est jamais désignée nommément car on suppose sa qualité connue de tous.

Les femmes perdent le privilège de la préséance lorsqu’elles sont pré­sentées aux souverains, chefs d’Etat, ministres, ambassadeurs, préfets, officiers généraux, autorités reli­gieuses, académiciens, artistes ou sa­vants renommés, à moins qu’elles n’aient obtenu par leur carrière un rang égal ou identique

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de marie-france lecherbonnier
  • : Retrouvez toute l’actualité Savoir- Vivre et Protocole de Marie-France Lecherbonnier
  • Contact

Profil

  • marie-france lecherbonnier
  • Marie-France Lecherbonnier est  auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique
Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »
  • Marie-France Lecherbonnier est auteure, designer et conférencière. Elle anime des séminaires et formations continues en matière de Protocole et Savoir-Vivre en Europe, Asie et Afrique Présentatrice du magazine télévisé « art de vivre »

Recherche

Liens