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La dégradation des relations entre les personnes dans les entreprises se manifeste par des comportements discourtois, parfois même agressifs, qui inquiètent à juste titre les dirigeants, en, premier lieu les DRH.
Quand je suis consultée à ce sujet, je ne suis pas longue à constater dans l’entreprise concernée des non-dits, des protestations muettes, qui relèvent du fameux « plafond de verre ».
Je rappelle que cette expression, traduction du « glass celling » anglo-saxon, a commencé à fleurir en France à la fin des années 1980 en accompagnant la revendication des femmes à la parité en entreprise. On désignait ainsi à l’époque la mauvaise volonté des patrons à donner aux femmes les mêmes chances de promotion qu’aux hommes. Un « plafond de verre » semblait être installé au-dessus de la tête des collaboratrices, qui leur interdisait l’accès aux sphères supérieures de l’entreprise. De façon plus insidieuse, à un niveau inférieur de la hiérarchie, une discrimination de même nature se répéte : on préférera un homme à une femme pour diriger une équipe de représentants au motif qu’il serait plus disponible ou qu’il aurait plus d’autorité ( ?) ; dans le même esprit, on ne laissera pas une excellente secrétaire (« une perle ») progresser vers une fonction plus valorisante sous prétexte qu’elle serait devenue indispensable à son chef.
Depuis lors d’autres « plafonds de verre » se sont révélés. Parmi les plus communes, les discriminations qui frappent les personnes d’origine étrangère ou d’orientation sexuelle différente de la majorité, les handicapés, les gens de couleur… Autant de frustrations, de refoulements, d’injustices accumulées, qui pervertissent une entreprise dans un silence lourd et pesant. Cela ressemble à ces secrets de famille que tout le monde connaît et dont personne ne parle
Un regard extérieur permet souvent de faire apparaître les « plafonds de verre ». Lesquels peuvent d’ailleurs se manifester de façon parfaitement inattendue. Récemment je suis intervenue dans une entreprise qui caracole parmi les toutes premières dans le secteur doré des Nouvelles Technologies. Pas de sexisme : les femmes y sont peut-être même plus nombreuses que les hommes dans les fonctions de direction. Plus de 30% d’étrangers : aucun racisme latent. Alors quel est le problème de cette entreprise jeune et dynamique ? Justement son « jeunisme » (la moyenne d’âge y est de 30 ans). J’en ai eu la révélation en interrogeant une technico-commerciale, qui portait –d’ailleurs joliment – sa quarantaine : déprimée, elle refusait, me disait-on, de se rendre en clientèle. La raison de son désarroi : ses jeunes collègues, brillants et fringants, ne voulaient plus que la « vieille » les accompagne. A les écouter, elle représentait une image dépassée de leur groupe et de leur métier.
Dans une autre entreprise, j’aurais découvert le contraire, à savoir des
« vieux » barrant la route de jeunes.
Le baromêtre de la courtoisie et de la civilité : un bon révélateur de
la santé d’une entreprise. On ferait bien d’y penser à l’heure où des
collaborateurs de puissantes sociétés choisissent d’en finir avec leur vie.